Devant un parterre de spécialistes, Michel Lhour, le grand patron du département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines vient de présenter son bilan 2008. Il retrace également les grandes lignes scientifiques de ses projets qui seront dorénavant accompagnés de moyens à la hauteur de la richesse du patrimoine français.
Fini le temps ou, pour échapper au pillage, les amphores antiques s'amassaient en vrac dans les caves du Fort Saint-Jean, à Marseille. Dorénavant, ce sont des locaux de 2 800 m2 flambant neufs qui sont mis à la disposition du D.R.A.S.S.M., fraîchement installé à l'Estaque, à Marseille.
Traquer les épaves profondes
A la casse également, le vénérable navire de recherche « L'Archéonaute ». Le prochain et ambitieux bâtiment de 35 mètres de long pour 9 mètres de large est en cours de réalisation. Un navire high-tech entièrement équipé des dernières technologies. Il sera pour la première fois doté d'un sous-marin habitable conçu pour la traque des épaves profondes.
Car l'enjeu de ces prochaines décennies se situe dans les grandes profondeurs. Deux épaves du XVIIe siècle parfaitement conservées seront étudiées en priorité. « La Lune », un vaisseau de ligne français de 48 canons, découverte par 100 mètres de fond dans les eaux toulonnaises et la « Dorothéa », naufragée le 24 avril 1693, et qui gît par 72 mètres, au cap de Nice.
Des bateaux antiques dans le Var et en Corse
Quant au cuirassé français le « Danton », torpillé en 1917 et découvert par 1 020 mètres de profondeur au sud de la Sardaigne, Michel Lhour estime que « c'est jouable. Les eaux sardes sont limpides et l'épave est parfaitement conservée, mieux que le Titanic ou le Bismark. Mais la réalisation d'un grand film historique et scientifique sur ce naufrage passera obligatoirement par l'utilisation d'un robot ».
Dans notre région, une prospection archéologique a été menée sur les trois caps varois (Camarat, Cartayat et Lardier) avec deux nouvelles épaves antiques mises au jour lors de ces recherches.
Pour la Corse, des fouilles exemplaires ont été menées sur une épave naufragée aux îles Sanguinaires, datée entre le IIIe et le IIe siècles avant J.-C. Ce navire antique transportait, en plus de son chargement traditionnel d'amphores, une tonne de verre brut utilisé pour la fabrication de perles et de bijoux en verre.
Mais le point fort de cette journée scientifique reste le bilan des travaux menés en Arles, dans les eaux du Rhône, par l'équipe de Luc Long, avec la médiatique mise au jour du célèbre buste en marbre de César. Composées de statues en marbre et en bronze, ainsi que d'importants éléments architecturaux, ces oeuvres d'art de renommée mondiale seront présentées pour la première fois au grand public à partir du 25 octobre, pour la célébration du cinquantenaire du ministère de la Culture.
Fuente : CorseMatin
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